L'histoire du 25 Novembre :
C'est pourtant la date choisie par les Nations Unies pour célébrer la Journée Internationale pour l’élimination de la Violence contre les Femmes.
Son origine remonte à 1960, lorsqu'en République Dominicaine les sœurs Mirabal furent assassinées par le dictateur dominicain Rafael Leónidas Trujillo parce qu'elles militaient pour leurs droits. Elles étaient appelées « Les Papillons ». Des militantes qui appartenaient à une famille accommodée, toutes mariées avec des enfants, et qui s’opposaient au régime de Trujillo au travers leur Mouvement Patriotique. Elles devinrent alors les symboles du combat pour éradiquer ce fléau qu'est la violence à l'égard des femmes.
Quelques décennies plus tard, l'événement ne parvient toujours pas à capter l'attention de la communauté internationale...
ARTISTES PARTICIPANTS et ses Oeuvres :
Cicatrices anciennes, blessures verbales, milles mains qui ont touché les corps, les dépouiller de leur splendeur. Des numéros symboliques de violations sur les murs de peau qui hurlent leur douleur. La mort et la vie fusionnent dans chaque texture. Il n’existe pas d’âge, seulement des femmes et des objets, le paysage urbain continu peuplé des oiseaux de mort désespères et affamés.
“Amor que duele” reflet la douleur d’une femme à cause de la maltraitance produite par son couple, l’être qu’elle aime. « L’amour » que son partenaire lui offre, la blesse, la dégrade, l’isole de son monde et la met dans une situation de vulnérabilité. Elle pleure et ses larmes sont en feu, imprégnées de sang, le sang de son âme et parfois le sang de ses blessures tracées dans son corps. Des blessures psychologiques mais aussi physiques qui l’inondent de douleur, d’isolement, de silence et de solitude. Elles la submergent dans un océan de souffrance. Sa peau bleue symbolise la profonde tristesse de son être
Á Cali en Colombie un groupe de musique très connu, The Latin Brothers a créé une chanson, comme un hymne de la ville. Il est connu un qualificatif et flatterie envers les femmes : les « caleñas » sont comme les fleurs, qui provient comme un hommage à ses habitants et les qualités des femmes, comme les fleurs. La chanson identifie la ville, la décrie face aux touristes. Pour ça la métaphore de César Correa ou les femmes sont peintes de façon expressive comme des fleurs multicolores, toutes différentes en reflétant l’esprit de liberté et de joie. Ni une de plus, pas une de moins (Mouvement contre la violence de genre #NiUnaMásNiUnaMenos) représentées de façon monochromatique. Le manque de polychromie dans la couleur est une manifestation de violence envers les femmes, sans couleurs, sans vie et sans espoir.
L'oeuvre “Alegoría a la vida” (Allégorie à la vie) exalte la vie, elle symbolise un paradoxe, car dans les actes de la vie, une fois surmonté la violence vécue, elle devient une transmutation, elle représente une transformation, une explosion cosmique, une renaissance. Les sphères ont une connotation du temps et d’évolution. Il existe des espaces transparents par le sens de la vie qui est perméable et changeant, représenté par une spirale.
Ce qui pour moi est important est que ces trois femmes, toutes d'un bel âge, venant de culture différentes (Valentina, d'un pays de l'est), (Ismaelita, d'un pays en Afrique) et (Ayini, d'une tribu amérindienne) ont vécu des vies riches de bonheur et de tristesse, de combat de tous les jours pour s'affirmer en tant que femme dans leurs cultures machistes. Elles savent ce qu'est la souffrance du monde et la violence envers les femmes. Toutes trois nous regardent droit dans les yeux pour nous dire qu'elles ont affronté la vie et ses difficultés et qu'elles continuent de se battre et de transmettre des valeurs d'amour et de tolérance aux générations futures. Elles ont comme un air de gravité dans le regard qui nous pousse à nous interroger sur qui nous sommes, d'où nous venons et notre place et participation pour rendre le monde un peu meilleur. Ce sont comme des témoins de leur temps et de leur culture.
Mariposa de un Capo (Papillon d’un capo) représente une réalité sociale en Colombie durant les années 80 et 90. Plusieurs femmes de bonne éducation et de bonne famille, étaient les cibles des capos de la mafia, choisies e intimidées, même leur famille pour être épouses de ses déprédateurs. Le but des mafieux : pouvoir rentrer dans les cercles sociaux et dans le gouvernement grâce à leur femme façade. Elles perdaient leurs ailes, leur liberté d’expression, sombrées dans des relations toxiques si nocives, à la dérive dans un danger permanent ; se sentir prisonnière, (coté gris de la veste), suspendues comme des femmes accessoire, dépourvues de leurs ailes et de leur identité. Elles vivaient la violence de genre, une maltraitance quotidienne sans précèdent. Un calvaire, des chemins sans issue ; seulement la mort d’un des personnages pouvaient les libérer de leurs chaînes, parfois leur propre mort. La liberté autant désirée des papillons qui pleuraient des larmes de sang aux mains de leurs bourreaux.
Figuratif, les images représentent une symbiose intense des relations, elles, eux, sans tenir compte de la nécessité de l’oxygène et les distances pour apprendre à regarder l’autre avec une nouvelle optique de respect naturel. Abolir le concept de droit de propriété envers l’autre. Elles et Ils dans une nouvelle ère.
>Une charge
d’ADN violente qui prend au piège les seconds. Elles disparaissent. Soupire
mortuaire. Elles avec leur pétales si fragiles, rose matinale, peau, miel,
vocable de vie. Ni Una Menos (Pas une de moins)
2ème prix Technique Mixte – Biennale de Gujan Mestras septembre 2015
La maltraitance des femmes arrive aussi avec un ennemi silencieux, l’inceste, les victimes innocentes qui souffrent en silence, sa torture peut durer plusieurs années avant de se libérer. « La condition humaine est le tourment de mon travail. La présence du corps dans ma peinture est omniprésente mais le sentiment, l’émotion que je souhaite donner et laisser est souvent travaillée par le fond par l’utilisation de matériaux, par la trace du geste laissé ou bien par la couleur. »
« Amor
casi feliz ». L’amour presque heureux est une œuvre d’une série qui s’appelle
Poèmes trop tard. Il s’agit des choses qui arrivent tard dans notre vie, des
pensées qui ne se dissent pas au bon moment, des regrets sans oser demander
pardon. L’amour et la douleur présents, de cette façon les poèmes surgissent
pour exprimer ce qu’avec les paroles les gens n’arrivent pas à transmettre. Les
rêves gardés aussi, les souvenirs, les blessures, en montrant la poétique de la
vie. Un soupir de douleur, des choses qui auraient pu éviter la maltraitance
qui laisse un vide et des séquelles.